Agriculture bio: l'étude qui révèle enfin son impact positif

Actualité - 17/01/2017

Agriculture bio: l'étude qui révèle enfin son impact positif

Business, mode, marketing, le bio est parfois affublés de bien des maux. Pourtant l’agriculture biologique promet un avenir meilleur et la toute première étude française approuve les bénéfices de l’agriculture biologique sur l'environnement, la santé des consommateurs et l'emploi.

C’est la toute première fois, en France, que l’on essaie de quantifier les réels bénéfices de l’agriculture biologique. L‘Institut technique de l’agriculture biologique (ITAB) a rendu son rapport “Quantifier et chiffrer économiquement les externalités de l’agriculture biologique ?” qui avait pour objectif de mesurer tous les effets bénéfiques relatifs à l’agriculture bio, non pas seulement économiques mais, sur la santé, la pollution, la biodiversité, la dégradation des sols, la pollinisation ou encore la création d’emplois, des paramètres, que nous consommateurs, ne pouvons mesurer.  
 
Commandée par le ministère de l’agriculture en 2015, l’étude a été réalisée en partenariat avec des chercheurs de l’INRA (Institut national de recherche agronomique) et repose sur l’analyse de 280 études scientifiques. Elle devait rassembler les éléments qui démontrent l'impact positif de l’agriculture bio sur notre société et et justifier les soutiens financiers publics qui pourront contribuer, au-delà du bio, à la définition de systèmes agricoles et agroalimentaires plus durables.  

Pollution réduite, biodiversité et sols préservés

L’analyse se décline sur trois grandes catégories : l’environnement, la santé et les performances sociales. La très grande majorité des éléments du tableau récapitulatif de l’étude (ci-dessous) est au vert et signale les impacts positifs de l’agriculture biologique dans de nombreux domaines: préservation des sols et de la biodiversité, moindre pollution des eaux, absence de toxicité, qualité sanitaire ou condition de vie des animaux.

Pour l’eau, l’air et les sols, il n’y a pas de doute: l’agriculture biologique est bénéfique. Les eaux françaises connaissent “une contamination généralisée de ses masses d’eau par les pesticides ou leurs métabolites de dégradation, qui sont détectés dans 90 % des points de mesures, ainsi que par l’azote, présent sous forme de nitrate.” Pour être consommé, l’eau doit donc être dépolluée et ces traitements engendrent un coût important.

“Il faut tout d’abord rappeler que le non-emploi de pesticides de synthèse réduit le risque de dégradation chimique (toxification des sols), et de dégradation biologique des sols”

Véritable problème de santé publique, la pollution est générée, entre autres, par l’agriculture qui “participe aux émissions de composés azotés, des COV (composés organiques volatils), du méthane et des pesticides, ainsi que des particules primaires”. Elle génère également des contaminations environnementales par les retombées au sol et dans les eaux. Les moindres rendements plus faibles du bio par rapport aux conventionnels est le seul point négatif souligné car elle pourrait obliger à étendre les surfaces cultivées.

Les consommateurs bio en meilleure santé

"En France, les centres antipoison et de toxicovigilance enregistrent 5 000 à 10 000 cas d’intoxications par les pesticides par an".

Les nombreuses études ont mis en évidence l’exposition aux pesticides et certains cas de cancers ainsi que de maladies dont certaines sont certaines sont désormais reconnues comme maladies professionnelles (Parkinson, Lymphome malin non hodgkinien): “des liens sont avérés ou plausibles entre expositions chroniques aux pesticides et certains types de cancers, des maladies neurologiques, des troubles de la reproduction et du développement. Des effets sont aussi suspectés pour d’autres pathologies telles que les maladies respiratoires, les troubles immunologiques, et des troubles du comportement... “.

C’est dans le domaine de la santé que les données sont les plus élevées mais aussi les plus vastes. Il est donc parfois difficile de chiffrer les impacts de l’agriculture bio sur la santé. En revanche, ce qui ressort de l’étude, c’est que les consommateurs bio sont en meilleure santé car ils ont généralement un mode de vie plus sain et moins exposés aux produits toxiques (pesticides, perturbateurs endocriniens) mais aussi aux additifs (47 additifs autorisés dans le bio contre 300 en conventionnel).

Un impact social positif

Trois ans après leur conversion, le volume de travail des fermes bio a augmenté, contrairement au conventionnel. Le rapport suppose donc que le bio est un domaine créateur d’emploi avec 10 à 18 euros par hectare de grande culture chaque année. L’agriculture bio pourrait même être une solution pour les agriculteurs conventionnels qui rencontrent des difficultés dans leur activité.

Le rapport constate le rôle de l’agriculture bio dans le renforcement du lien social notamment grâce aux Amaps et aux circuits courts, tout comme dans l’amélioration du bien-être animal grâce aux normes strictes dans le cahier des charges bio.